Parmi les romans de la rentrée littéraire 2011, Kampuchéa de Patrick Deville a fait couler beaucoup d'encre.
Elu Meilleur roman français de l'année 2011 par le magazine Lire, qui est LA référence en matière de littérature, ce livre est à la frontière du roman et du documentaire.
L'auteur prend le parti de remonter le cours de l'histoire réelle grâce au narrateur, son double ?, journaliste voyageur en Asie du Sud-Est.
Outre le voyage dans le temps et géographique (Cambodge, Vietnam, Laos...) , le lecteur fait aussi un voyage littéraire. Le livre est en effet parsemé de références et citations d'auteurs : Conrad, Graham Greene, Malraux...
L'ouvrage est une réflexion sur la colonisation et l'influence européenne, américaine et chinoise dans les pays d'Asie du Sud-Est, sur les liens qui les unissent encore.
La narration est décousue car le lecteur suit les pensées du héros qui vont et viennent au fil de ses lectures, rencontres et voyages. Seul le sujet de la vie des dirigeants khmers rouges revient épisodiquement dans le livre.
Cet ouvrage érudit peut en rebuter plus d'un de par sa narration mais reste agréable à lire. Il pourrait aparaître comme un brillant exercice de style mais est aussi un travail de mémoire qu'on peut saluer. Toutefois, il est difficile pour le lecteur d'assimiler toutes les références littéraires et informations historiques et on referme le livre avec un sentiment de confusion.