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  • : Envie d'Asie...
  • : Puisqu'on ne peut pas toujours voyager comme on le voudrait... Envie d'Asie vous emmènera à l'autre bout du monde à la découverte de cultures étonnantes grâce au cinéma, les drama, les journaux, la littérature, la musique et le web.
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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 23:00

Voilà bien longtemps que je n'ai pas chroniqué des manga sur ce blog ! Pourtant j'en lis régulièrement... Petite séance de rattrapage avec 4 critiques d'un coup !

 

 

tokyolandTokyoland : les aventures d'un français au Japon de Benjamin Reiss (12 bis)

Cette bande dessinée en noir, blanc et vert-gris (oui, il y a des couleurs comme ça) est racontée sous forme de flash-back. Le héros en 2046 se souvient de son séjour à Tokyo et nous narre ses "aventures". Je mets des guillemets car en guise d'aventure, ce sont plutôt ses recherches d'appartement et de travail qui sont rapportées. Le narrateur évolue dans le monde des expatriés français du Japon et il ne faut donc pas compter sur ce livre pour en apprendre beaucoup sur la vie du japonais moyen. Si on ajoute à cela un dessin classique avec des personnages aux traits caricaturaux, on ne trouve pas beaucoup de raisons d'ouvrir ce livre hormis quelques courtes pages évoquant le travail chez des mangaka.

 

 

 

chuc suc khoeChuc Suc Khoe : carnet d'Asie de Benoît Guillaume (Cambourakis)

Ce livre oscille entre BD et carnet de voyage, dont il a d'ailleurs la forme (format à l'italienne). En guise d'Asie, il faudra se contenter du Vietnam, Cambodge (enfin Siem Reap et Angkor) et du Laos. L'auteur accompagné de sa compagne part en routard ce qui lui permet d'aller loin des entiers battus et de pouvoir rencontrer et échanger plus facilement avec les populations. Côté textes, le livre est un mélange d'observations (paysages, flore...), de discussions avec les autochtones ou d'autres étrangers, d'émotions et on le termine avec le même sentiment que l'auteur (on en sait plus mais pas vraiment assez). Côté illustrations, il y a alternance entre les pleines pages contemplatives représentant des paysages ou scènes de rue ou d'intérieur et des pages de BD où l'action et le voyage avance. Je ne peux pas dire que le dessin m'ait beaucoup plus car c'était soit trop chargé soit trop brouillon (pas un trait droit, pas un visage vraiment reconnaissable) mais ce type d'image convient assez au livre (en voir ici).

 

 

 

Formose.jpgFormose de Li-Chin Lin (Ca et là)

L'auteur taïwanaise raconte son enfance et son adolescence sur l'île. De sa prime jeunesse où elle croyait tout ce qu'on lui enseignait et voulait parler mandarin parfaitement, à la rebellion devenue jeune adulte, on suit son parcours en détails. Mais ce n'est pas ce qui m'a intéressé le plus, car celui-ci n'est pas très original (beaucoup d'enfants sont conformistes et s'éveillent à la réalité du monde à l'adolescence). C'est le côté informatif sur la vie et les populations de Taïwan qui m'a le plus plu. Pour qui ne connaît pas l'histoire du pays, le manga fait en effet office d'introduction car le livre est très bavard. C'est d'ailleurs aussi son principal défaut. La voix de  la narratrice est toujours présente et les dessins (en noir et blanc) sont parfois (souvent) inutiles par rapport à ses propos. Ils ont donc peu de force et s'oublient rapidement, dommage ! Interview de l'auteure .

 

 

 

hokusai.jpgHokusai de Shôtarô Ishi no Mori (Kana)

Un manga assez ancien, dans un style de dessin certes un peu dépassé, enfin édité chez Kana. Il conte la vie du célèbre peintre d'estampes Katsushika Hokusai à qui on doit d'ailleurs l'utilisation massive du mot "manga". Gros point fort du livre : la vie du peintre n'est pas décrite de façon linéaire mais par une habile série d'allers-retours dans le temps. En réalité, l'auteur s'attarde peu sur l'oeuvre du peintre mais tente de décrire ses réflexions à propos du dessin et sa quête pour devenir un "vrai" artiste. On n'apprend donc peu de choses hormis qu'il démenageait et changeait de nom souvent, peignait avec frénésie (et voyageait pour cela), couchait avec toutes les femmes qu'il pouvait (scènes explicites dans le livre) ; on ne sait pas grand chose de sa vie familiale sauf sur son premier mariage (il n'est pas clairement dit pourquoi sa fille vit avec lui à la fin de sa vie et avec qui il l'a eu, on ne parle pas non plus de ses relations avec ses disciples). Bref, c'est un peu dommage (là encore) car pour qui ne connait pas les oeuvres de cet immense artiste, l'ouvrage paraîtra sans doute peu compréhensible, et pour qui les connaît, on referme le manga sans en savoir vraiment plus.

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 18:43

peau miel1  peau-miel2.gif

 

Couleur de peau : miel est d'abord une bande dessinée en deux volumes publiés aux éditions Quadrants en 2007 et 2008 où Jung raconte son parcours. Né en Corée, trouvé dans la rue, il fut ensuite adopté par une famille belge. Jung raconte son enfance, ses relations avec sa famille et avec les autres enfants adoptés du village. Il parle aussi de son identité et de la difficulté qu'il a eu à la construire et à l'accepter.

 

Les livres ayant connu un certain succès, l'auteur et Laurent Boileau en ont réalisé un film sorti au mois de Juin. (Cliquez sur l'image pour aller sur le site web officiel du film en français)

 

film-peau-miel.jpg

Côté histoire, le film reste fidèle aux livres puisqu'il commence par la vie en Corée, se poursuit avec le moment de la rencontre avec la nouvelle famille puis la vie avec eux jusqu'à l'adolescence (les passages sur le sexe ont tout de même été beaucoup édulcorés) et le moment tragique où Jung faillit perdre la vie.

Tous ces moments (plus développés que dans la BD) sont sous forme de dessin animé, dans des tonalités ocres, sepia ou orangées. Il n'y a pas de couleurs vives sauf à certains moments du film où sont insérées des images en prise de vue réelle de Jung qui effectuait son premier voyage en Corée.

La liaison entre les deux types d'images se fait par le biais d'une voix off, qui n'est pas la voix réelle de Jung, ce qui est un peu génant quant on la connait déjà (de plus, je l'ai trouvée trop aigüe).

 

Pas grand chose à redire côté réalisation, c'est bien fichu même si les images de Jung en Corée n'apportent pas grand chose au film (quel intérêt à le voir déambuler dans une rue ?). Quant à l'histoire, elle reste émouvante même si certains moments de l'enfance et l'adolescence sont passés un peu rapidement. L'évocation des relations familales auraient méritées d'être plus approfondies (la grand-mère, Valérie notamment). Mais l'essentiel est dit et un film ne peut pas être trop long de toute façon.

Le long métrage reste comme les ouvrages une voyage, une plongée dans l'esprit de Jung, qui nous livre son ressenti, nous parle de sa quête d'identité mais conclut de façon originale, son voyage dans son pays d'origine ayant finalement été plus bouleversant que prévu. Sans doute l'évoquera-t-il dans le tome 3 de la série qui est en cours d'écriture !

 

Bonus : Interview de Jung + Making of

Bande annonce :

 

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 19:56

Espérons que nous pourrons le voir un jour... et que le film est resté fidèle à l'original !

 

 

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 16:31

 

 

Hier soir, je suis allée voir le film d'animation singapourien d'Eric Khoo Tatsumi qui rend hommage au fondateur du gekiga Yoshihiro Tatsumi, dont l'autobiographie Une vie dans les marges est publiée en France aux éditions Cornelius.

 

Le film est construit de façon originale pour un film d'animation : la partie autobiographique en couleurs alterne avec les histoires de Tatsumi, animées en noir et blanc. Le réalisateur a choisi un genre d'animation peu conventionnel et dont le résultat reste très fidèle au trait de Tatsumi et à ses mangas.

 

Côté biographie, on apprend peu de choses... Tatsumi est né à Osaka en 1935, c'est son grand frère qui lui a transmis la passion du dessin. Son père aidait peu sa famille, c'est donc sa mère et lui (dès qu'il le pût) qui faisaient bouillir la marmite. Il participa (et gagna) à de nombreux concours avant de se faire repérer par un éditeur. Ensuite, il tente de vivre de sa passion et déménage à Tokyo où il rencontre son épouse. C'est aussi là qu'il publiera avec d'autres auteurs le manifeste du gekiga, qui est à peine expliqué dans le long métrage. Ce sont finalement les histoires de Tatsumi intercalées entre deux épisodes biographiques qui nous en apprenent plus sur ce genre de manga.

 

tatsumi2.jpg

 

Connaissant mal l'oeuvre de Tatsumi, je ne sais pas si la sélection d'Eric Khoo est représentative mais en tous cas elle ne peut pas laisser indifférent !

Avis aux déprimés : attention ! Les oeuvres du maître, lui-même admirateur d'Osamu Tezuka dont il s'est pourtant s'éloigné, sont sombres et torturées : folie, inceste, meurtre, dépression... l'âme humaine est décortiquée, montrée dans toute sa noirceur mais avec avec empathie et une certaine tendresse.

 

Les héros des histoires de Tatsumi, écrites dans les années 70 laissent transparaître un profond malaise, dans la société assurément, dans la tête de l'auteur aussi sans doute... Comme les autres dessinateurs de sa génération (qui ont connu la seconde guerre mondiale, les bombes atomiques, l'occupation américaine), le dessin de ce genre d'histoires a sans doute été un moyen de digérer le traumastisme.

 

Toutefois, c'était un peu trop à mon goût, surtout que la dernière histoire traîte d'un inceste entre un père et sa fille, prostituée. Le dessin assez abrupt et un peu daté (les 70's quand même !) n'adoucissait pas beaucoup le propos assez extrême et glaucque. Bref, je recommande ce film aux amateurs de mangas d'auteurs, mais je conseille plutôt de lire les deux tomes de l'autobiographie de Tatsumi pour apprendre plus sur l'homme et le milieu éditorial de l'époque.

 

Bonus : une interview de Tatsumi à lire ici.

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 13:53

salonlivreparis

 

C'est en ce moment et jusqu'au 19 mars à la Porte de Versailles. Le grand rendez-vous de la littérature et de l'édition : le Salon du livre de Paris qui met la littérature japonaise à l'honneur avec une vingtaine d'invités dont Kenzaburo Oe, prix Nobel de littérature.

 

Il y a essentiellement des auteurs pour adultes : Keiichiro Hirano dont le Conte de la première lune m'a enchantée, Hitonari Tsuji dont Le Bouddha blanc avait obtenu le prix Femina et connu un certain succès, ou Risa Wataya dont les courts romans modernes parlent de la jeunesse d'aujourd'hui.Cliquez sur la bannière pour voir les bio et bibliographies des autres invités.

 

Il y a aussi deux auteurs de livres pour enfants que j'aime beaucoup : d'abord Taro Gomi qui a à son actif déjà plus de 300 ouvrages ! Ensuite, Katsumi Komagata qui est un orfèvre du papier et qui vient régulièrement en France grâce à la petite maison d'édition Les trois ourses.

 

Enfin, il y aura aussi un espace manga dans le salon qui sera assorti de son inévitable (ou presque) défilé cosplay ! Pour les fans, allez voir l'expo Naruto. Malheureusement contrairement à ce qui est annoncé, pas vraiment de mangaka célèbre n'ont fait le déplacement...

Terminons avec une page du site officiel du Salon qui présente des recettes de cuisine inspirées de mangas ou de mangakas ! Une idée originale et sympa !

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 20:50

Poursuivons notre sélection de Noël avec les manga !

 

idiot kangL'idiot de Kang Full, éditions Casterman (30€ les deux tomes)

 

Peu de manga ou de manhwa m'ont tant ému. Cette histoire courte en deux tomes est une vraie réussite. En couleurs, elle a l'originalité de se lire de gauche à droite, à la verticale. En effet l'auteur publie d'abord ses travaux sous forme numérique. Cela ne gêne pas vraiment la lecture tant l'histoire est prenante et touchante.

 

L'héroïne est une pianiste, qui, un peu désoeuvrée, retourne dans sa ville natale. Là elle y retrouve un ancien camarade de classe qui est "idiot" c'est à dire attardé mental. Celui-ci, simple mais chaleureux va l'aider à redonner du sens à sa vie.

L'idiot est aussi ami avec un homme peu recommendable, qui va se réchauffer à son contact. Par contre sa soeur qu'il élève seule le rejette...

 

C'est beau, plein de sentiments, mais pas niais. Le dessin un  peu naïf me touche, bref j'adore !

 

A lire dès 13 ans.

 

 

jellyfishPrincess Jellyfish de Akiko Higashimura, éditions Delcourt (2 tomes, série en cours - 6,95 € par tome)

 

Voici un shojo original et un peu déjanté, au dessin maîtrisé.

 

L'héroïne, qui vit avec des colocataires féminines dans une pension interdite aux hommes, est une otaku des... méduses ! Un peu associale, elle croise un jour dans une animalerie une fille parfaite qui devient malgré elle son amie. Quelle n'est pas sa surprise quand elle découvre que cette superbe créature est en fait un garçon qui aime se travestir ! Pire, elle a passé la nuit avec lui, en tout bien tout honneur certes, mais c'est déjà beaucoup pour une fille sans expérience.

 

La rencontre entre ses deux êtres atypiques est plutôt amusante et l'on attend avec impatience la suite... probablement riche en quiproquos.

 

A lire dès 12 ans.

 

real inoueReal de Takehiko Inoue, éditions Kana (10 tomes, série en cours - 8,5 € par tome)

 

Voici à mon avis un manga indispensable ! Un pur chef d'oeuvre mais ce n'est pas étonnant de la part de l'auteur de Vagabond.

Cette série paraît à un rythme lent mais il faut dire que l'auteur la dessine quand il a le temps !

 

L'histoire mêle habilement basket et handicap. Un sujet très original traîté avec intelligence, sans condescendance ni sentimentalisme dégoulinant. Il y a trois personnages principaux qui jouent tous au basket. Le premier va causer un accident ce qui rendra la passagère de sa moto handicapée. Le second est un garçon qui a perdu une jambe mais qui joue avec passion au handi-basket. Le troisième est le Capitaine d'une équipe de basket qui va être victime d'un grave accident et va devoir finir sa vie dans un fauteuil.

 

Tous les personnages (y compris secondaires) sont très attachants, campés avec réalisme. Ils ont leurs qualités et leurs défauts, le trait parfait des dessins leur donnant beaucoup de caractère. Le sujet de fond du manga est finalement la vie : pourquoi et comment vivre et être soi-même quand on est différent ou qu'on change brutalement ? Comment s'accepter et trouver sa voie ? Des questions que finalement tout le monde se pose...

 

Le manga apporte aussi une réflexion sur le regard que la société porte sur les handicapés mais à travers une intrigue solide, pleine de rebondissements. Bref un indispensable qui touchera tous les lecteurs de 13 ans et plus !

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 00:00

juge-bao-1.jpgDécouverte du festival d'Angoulême 2010, la bande dessinée Juge Bao est tombé entre mes mains depuis peu. Sur les 9 volumes prévus, seuls trois sont parus à nos jours.

Les éditions FEI, créées par une jeune femme XU Ge Fei, se sont lancées dans l'aventure. Les livres sont le fruit d'une collaboration entre un scénariste français Patrick Marty et un illustrateur chinois NIE Chongrui. Celui ci fut longtemps directeur artistique d'un studio d'animation et se consacre aujourd'hui à sa passion : le dessin.

 

Ce sont justement les dessins qui m'ont ébloui dans ces oeuvres. En noir et blanc et faits à la plume, ils sont d'une extrême précision. Les personnages sont extrêmement bien caractérisés, les expressions criantes de vérité. Bien sûr, les scénarios sont à la hauteur. Les intrigues sont prenantes et d'un volume à l'autre certains personnages servent de fils conducteurs. J'ai plongé avec délectation dans cet univers qui n'est pas sans rappeler certains films en costumes. Seul bémol pour ces BD : le découpage des cases parfois maladroit qui peut ralentir la lecture. Une originalité : le format à l'italienne assez petit pour rentrer facilement dans un sac.

 

Le Juge Bao et le phoenix de jade (tome 1)

Le juge Bao et sa troupe arrivent dans une préfecture du nord-est de l'Empire. Ils y découvrent une population sous le joug d'un groupe de notables corrompus, menés par un jeune homme à l'ambition dévorante. Ayant su s'attirer les bonnes grâces d'un préfet aveuglé par son rêve de construire une cité nouvelle, ce dernier est prêt à tout pour s'enrichir et accéder aux plus hautes sphères du pouvoir.

 

Le Juge Bao et le Roi des enfants (tome 2)

En route vers la province du He Nan où la famine sévit et menace de plonger la population dans le chaos, le juge Bao et sa troupe font halte dans une petite ville où d’étranges meurtres sont perpétrés sur des jeunes femmes. Outre la terreur de voir leurs épouses ou leurs filles tomber sous les coups d’un mystérieux assassin, les plus riches sont rançonnés par une bande de petits voleurs des rues.

Ce volume mêle action et passion amoureuse.

 

Le Juge Bao et la belle empoisonnée (tome 3)

Alors que le juge Bao et sa troupe atteignent enfin He Zhong, capitale de la province du He Nan, gouvernée par le Duc ZHAO, c’est un peuple rongé par la famine et le désordre qu’ils découvrent.

 

Regardez la bande annonce ci-dessous. A noter que sur le site des éditions FEI, vous pourrez voir quelques reproductions de planches.

 


Pour terminer, une petite information... Le Juge Bao est un personnage qui a réellement existé. Né en 999 et mort en 1062, BAO Zheng est une figure historique de la dynastie Song. Son mythe perdure de nos jours (par le biais d'opéras, de séries télévisées...) et il reste extrêmement populaire du fait de sa réputation : c'était un  homme intelligent, incorruptible, sage et avisé. Bref, il semble avoir appliqué la justice avec rigueur et équité.
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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 20:54

manga-bouissou.jpgJean-Marie BOUISSOU, spécialiste du Japon (où il a vécu) et directeur de recherche à Sciences Po est aussi un passionné de manga (voir son site manga network).

 

Dans un style très abordable et avec un certain humour, il a récemment écrit Manga, histoire et univers de la bande dessinée japonaise (publié aux éditions Picquier). Décidé à confronter ses lecteurs aux idées reçues sur le manga, son livre est découpé en trois parties.

 

La première nous propose une approche historique depuis les rouleaux peints jusqu'à la production de masse d'aujourd'hui. C'est au XXe siècle que le manga a le plus évolué, connaissant son apogée dans les années 80. Les auteurs et courants phares sont évoqués, l'importance de la prépublication soulignée.

 

La seconde partie sera sans doute la plus intéressante pour ceux qui ont du mal à rentrer dans les livres et répond à de nombreuses questions : pourquoi les visages sont occidentaux ? d'où viennent toutes ces onomatopées ? pourquoi tant de vulgarité ?

Jean-Marie BOUISSOU confronte le manga aux autres arts japonais et à la culture populaire du pays. On apprend donc que les mangaka restent finalement dans la plus pure tradition du Japon (qui n'est pas forcément la plus connue dans nos contrées : loin des uniques estampes et cérémonies du thé...).

 

La dernière partie agrémentée de nombreux exemples aborde les thèmes qui traversent la production passée et actuelle. Le plus intéressant pour moi fut de voir comment les auteurs ont digéré le traumatisme de la bombe atomique et de l'occupation américaine. L'auteur souligne aussi le côté conservateur des histoires (notamment sentimentales) et parle du manga informatif peu traduit dans notre langue.

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 23:00

chien gardien d'étoilesSous ce titre poétique se cache un manga de Murakami Takashi paru récemment aux éditions Sarbacane. La jolie couverture est plus joyeuse que l'histoire qui commence par la découverte de deux corps : celle d'une homme et de son chien.

 

Flashback... la parole est donnée à l'animal qui raconte son arrivée dans une famille puis comment il va devenir l'ami et le confident du père. Celui-ci après son divorce sombre dans la pauvreté au point de devenir sans domicile fixe. Quand il décède de maladie, son chien restera auprès de lui jusqu'à sa propre mort.

 

Dans la deuxième partie de l'histoire, nous suivons un assistant social qui est chargé de retrouver l'identité du mort. Dans sa quête, il sera amené à réfléchir sur lui-même.

 

Pas de révolution au point de vue du dessin mais une histoire vraiment émouvante qui parlera à tous ceux qui ont possédé ou possèdent un animal de compagnie. Outre l'histoire d'amitié homme-chien, ce  livre fait aussi réfléchir à l'importance du travail dans la société japonaise où l'on peut rapidement passer d'un heureux père de famille à un pauvre solitaire sdf.

 

Pour lire un extrait c'est ici ! Au Japon un deuxième tome est sorti, j'espère que les éditions Sarbacane feront l'effort de le traduire aussi...

 

Comme tout bon manga qui se respecte, l'histoire a été adaptée en un film qui va sortir cet été au Japon. Réalisé par Tomoyuki Takimoto, le rôle du vieil homme sera tenu par Nishida Toshiyuki et celui de l'assistant social par Tamayama Tetsuji (précédement vu dans La ballade de l'impossible).

 

chien1                    chien2              

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